LES IDENTITES MEURTRIERES
MATIERE A REFLEXION

يحي فوزي نشاشبي في الجمعة ٠٧ - مارس - ٢٠١٤ ١٢:٠٠ صباحاً

 

MATIERE  A  REFLEXION

XVII

… Essayer  de  comprendre  pourquoi  tant  de  personnes  commettent aujourd’hui des  crimes  au  nom  de  leur  identité  religieuse,  ethnique, nationale, ou autre. En a –t-il été ainsi depuis l’aube des temps, ou bien y a-t-il  des  réalités  spécifiques à notre époque ?

( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf )

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…Mon  identité, c’est ce qui fait que je ne suis  identique  à  aucune  autre  personne.

Défini ainsi, le  mot  identité  est une  notion relativement précise et qui ne devrait pas prêter à confusion. A-t-on vraiment besoin de longues démonstrations  pour  établir  qu’il n’existe pas et ne peut exister deux êtres identiques ? Même si, demain, on parvenait, comme  on  le  redoute, à « cloner «  des humains, ces clones eux-mêmes ne seraient  identiques, à l’extrême rigueur, qu’à

L’instant de  leur «  naissance » ; dès  leurs  premiers pas dans la vie, ils deviendraient  différents.( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf ).

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… L’identité de chaque  personne est  constituée d’une  foule d’éléments qui ne  se  limitent  évidemment  pas à ceux  qui  figurent  sur les  registres  officiels…

… Si  chacun  de  ces éléments  peut se  rencontrer  chez un grand nombre d’individus, jamais on ne  retrouve la  même combinaison chez deux personnes différentes, et c’est justement cela qui fait la  richesse  de chacun, sa valeur propre, c’est ce qui fait que  tout être est singulier et potentiellement irremplaçable.( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf ).

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… Tant il est vrai que ce  qui  détermine  l’appartenance d’une personne à un groupe donné, c’est  essentiellement  l’influence  d’autrui ; l’influence des proches  parents, compatriotes, coreligionnaires -  qui  cherchent  à  se l’approprier, et  l’influence  de  ceux  d’en  face, qui  s’emploient à l’exclure.( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf ).

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…L’apprentissage commence  très  tôt,  dès la  première enfance. Volontairement ou pas, les  siens le  modèlent, le  façonnent,  lui  inculquent  des  croyances familiales ,  des  rites, des  attitudes,  des  conventions, la  langue maternelle bien sûr, et puis des frayeurs, des  aspirations, des  préjugés, des  rancoeurs, ainsi que  divers sentiments  d’appartenance  comme  de  non  appartenance.( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf ).

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… Et  très  tôt  aussi,  à  la  maison  comme  à  l’école  ou  dans la  rue voisine,  surviennent les  premières  égratignures. Les  autres  lui  font  sentir, par leurs  paroles, par leurs regards, qu’il est  pauvre,  ou  boiteux,  ou  petit  de  taille,  ou  «  haut-sur-pattes »,  ou  basané,  ou  trop  blond,  ou  circoncis,  ou  non  circoncis,  ou  orphelin.  Ces  innombrables  différences,  minimes  ou  majeures, qui tracent les contours de chaque  personnalité, forgent  les  comportements,  les  opinions,  les  craintes,  les  ambitions,  qui  souvent  s’avèrent  éminemment  formatrices  mais  qui  parfois  blessent  pour  toujours. ( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf ).

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… Longtemps  aussi  la  torture  fut  considérée  comme « normale » dans la pratique de la justice, et  l’esclavage  apparut  longtemps  comme  une  réalité  de  la  vie,  que  de  grands  esprits  du  passé  se  gardaient  bien  de  remettre  en  cause.

Puis  des  idées  nouvelles,  ont  lentement  réussi  à   s’imposer : l’idée  que  tout  homme  avait  des  droits  qu’il  fallait  définir et  respecter ;  l’idée  que les  femmes  devaient  avoir  les  mêmes  droits  que  les  hommes ;  l’idée  que  la  nature  aussi  méritait  d’être  préservée ;  l’idée  qu’il  existe,  pour  tous  les  humains,  des  intérêts  communs,  dans  des  domaines  de  plus  en  plus nombreux- l’environnement, la  paix,  les  échanges  internationaux,  la  lutte  contre  les  grands  fléaux ;  l’idée  qu’on  pouvait  ou  même  qu’on  devait  s’ingérer  dans  les  affaires  internes  des  pays  lorsque  les  droits  fondamentaux  de  l’être  humain  n’étaient  pas  respectés. ( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf )

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  … Ce  serait  même  désolant  pour  un  peuple,  quel  qu’il  soit,  que  de  vénérer son  histoire  plus  que  son  avenir ;  avenir  qui  se  construira  dans  un  certain esprit de continuité, mais avec de profondes  transformations, et avec des apports extérieurs  significatifs,  comme  ce  fut  le  cas  aux  grandes  heures  du  passé.  ( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf )

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… Pourquoi  ces  voiles,  ces  tchadors,  ces  barbes  tristes,  ces  appels  au  meurtre ?  Pourquoi  tant  de  manifestations  d’archaïsme,  de  violence ?  Tout  cela  est-il  inhérent  à  ces  sociétés,  à  leur  culture,  à  leur  religion ?  L’islam  est-il  incompatible  avec  la  liberté,  avec  la  démocratie,  avec  les  droits  de  l’homme  et  de  la  femme,  avec  la  modernité ? ( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf )

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… A  quoi  bon  vanter  la  tolérance  du  passé  si  le  présent  est  ce  qu’il  est,  diront  mes  contradicteurs ?  Et,  en  un  sens,  je  ne  leur  donne  pas  tort.  C’est  une  piètre  consolation  de  savoir  que  l’islam  fut  tolérant  au  VIII  siècle,  si  aujourd’hui  les  prêtres  sont  égorgés,  les  intellectuels  poignardés  et  les  touristes  mitraillés… ( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf ).

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… Je  suis,  comme  tant  d’autres,  effaré  par  ce  que  je vois et entends aujourd’hui dans le monde  musulman.  Mais  je  suis  également  attristé  par  ceux  qui  semblent  trop  heureux  de  décréter  que  ce  qui arrive  correspond  à  la  nature  de  l’islam,  et  que  cela  ne  changera  pas. ( Les  identités  meurtrières  de : Amin  Maalouf )

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